« Le naufrage c’est l’idéal de l’impuissance »
Victor Hugo
Quand on parle de
naufrage, on pense souvent à celui du radeau de la méduse de 1816.
Histoire sordide que ce naufrage. Initialement partie pour le Sénégal, la
Méduse s’échoue en chemin et seul quinze âmes survivront après avoir connu
l’horreur de la survie en pleine mer : cannibalisme, trahison, assassinat
…
Décrit comme un des plus grand drame de l’histoire maritime, ce naufrage a obtenu
sa postérité et une place de marque dans l’imaginaire collectif principalement par
l’intermédiaire de Gérirault de son œuvre éponyme si célèbre :
Le Radeau de la Méduse, Géricault |
Pourtant, si Goscinny et Uderzo ont caricaturé ce mythique tableau, c’est
bien pour souligner – je le suppose – le fait qu’il y a impuissance là où il y
a abandon et désespoir tout humain. Le libre-arbitre a ainsi sans doute sa part dans
la manière de vivre le naufrage (propre et figuré).
Un autre épisode plus contemporain qui a marqué la conscience collective
dans la méthode de survie lors de situations extrêmes est celui du crash d’un
avion en pleine cordillère des Andes en 1972.
Les survivants lors de l'arrivée des secours après 72 jours |
Abandonnés des équipes de sauvetage après quelques jours de recherches
infructueuses, les rescapés du crash – une équipe de rugbymen, étudiants uruguayens
– vont connaître 72 jours de survie hors norme. Une avalanche emportera
certains des miraculeux survivants. Le froid en emportera d’autres. Un
merveilleux documentaire revient sur cet épisode riche d’enseignement à travers
le témoignage des seize survivants, aujourd’hui parents. Leur cannibalisme y
est expliqué de manière fort émouvante, et nous sommes bien loin des monstres
auxquels ce seul mot nous fait instinctivement penser. Ils ont puisé dans la
mort – souvent celle de leur proche qui les avaient accompagné pour le voyage -
une incroyable force de vie. C’est beau, dur, et donne de l'énergie face au
découragement !
Les Naufragés des Andes, film documentaire de Gonzalo Arijon
Si le naufrage est l’idéal de l’impuissance, ces hommes nous révèlent que
le surmonter est l’idéal de la force humaine.
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