« Rien ne saurait retracer
quelle était la confusion de mes pensées lorsque j’allai au fond de l’eau (…) il
me fut impossible de me délivrer des flots pour prendre respiration. » Robinson Cruzoé, Daniel Defoe
Un végétarien qui se serait perdu au salon de l’agriculture.
Un culturiste qui tenterait de jouer à l’équilibriste.
Un nudiste qui aurait échoué en Sibérie.
Ces situations improbables (et moins tragiques que celle de Robinson, certes ! ) où l’on comprend bien que l’on n’est pas à sa
place.
Ne pas se sentir à sa place, voilà qui rend incompatible un lieu et un état
d’esprit.
C’est le cas, par exemple des personnes d’origine étrangère. Le sociologue Abdelmalek
Sayad parle à leur égard de la « double absence »[1]
telle une double peine : ni véritablement d’ici, ni véritablement d’ailleurs,
ces individus souffrent d’un décalage où qu’ils soient.
Récemment, c’est le "Alone Man Show" de Pascal Legitimus qui a excellemment mis
en scène cette double absence.
Entouré par une armoire noire (sa moitié antillaise) et une armoire blanche
(sa moitié arménienne), l’humoriste met à nu ces incertitudes et sa difficile
quête d’une identité.
« J’étais comme un cachou dans un bol de riz » y explique-t-il :
Des vidéos du spectacle sont disponibles ici par exemple
Plus légèrement, ne pas être à sa place c’est aussi se retrouver là où l’on
ne veut pas être … à la piscine par exemple :
Direction La Piscine, Florent Nouvel
…
Trouver sa place
…
[1] La double absence. Des
illusions de l'émigré aux souffrances de l'immigré. Paris, Seuil, 1999, 438
p. Coll. "Liber".
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