mercredi 7 mars 2012

C’est quand le bonheur ?


“Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage” Joachim Du Bellay


Le voyage, la mer, les petits oiseaux …
Non, ce n’est pas encore l’été. Alors, pour conjurer le sort, il y a toujours la possibilité de faire une lecture … estivale, pour ne pas dire légère et les tongs aux pieds.
A première vue, En cas de bonheur de David Foenkinos répond bien à nos exigences. 


L’auteur de La Délicatesse (qui a donné lieu à ce joli film éponyme) nous propose, avec cet opus, un court roman digne des meilleurs vaudevilles.
Un couple parfait que tout le monde estime et admire; une fille – Louise - qui réussit en tout; des beaux-parents ennuyants; une maitresse pour Monsieur ; une lassitude pour Madame ; et puis une agence de filature engagée par Madame pour faire suivre Monsieur; Madame qui finit dans le lit du fileur de son futur ex-mari ; et puis Monsieur qui fait à son tour filer Madame maintenant qu’elle a disparu; et Monsieur qui ignore être lui-même filé et ce, par le cousin du premier détective. Bref, tout y est. Du vrai, et du bon, théâtre de boulevard.
En surface oui. Parce qu’en dessous s’y cache bien plus. Les réflexions qu’on y trouve sont des pépites de justesse et posent des questions existentielles.
Et surtout ces mêmes questions qui nous obsèdent de génération en génération : fait-on réellement les bons choix ?
Ainsi, quand la belle-mère avoue à sa fille l’existence d’un amant qu’elle s’est refusée à suivre des années plus tôt dans sa Venise natale - une vérité longtemps enfouie - c’est en ces termes que l'aveu prend forme :
« La suite, elle était simple la suite, et elle était idiote la suite. Ils entamèrent une liaison qui se situait bien au-delà de la possibilité de toute culpabilité. (…) Marcello devait retourner à Venise (c’était la cerise, il habitait Venise). Il proposa à Renée de venir avec lui, et ce fut le début du drame de sa vie. (…) Tant de regards pesaient sur Renée ; le poids de toutes les générations de femmes la précédant. »
Nous sommes extrêmement proche du sublime film Sur la Route de Madison de Clint Eastwood où le renoncement à l’épanouissement personnel pour les convenances l’emporte. Mais nul ne dit que l’un est mieux que l’autre puisque les deux font des ravages.
Voir le bande-annonce : Sur la route de madison
Le roman comme le film mettent en scènes des cas de bonheur qui tombent comme des cheveux sur la soupe, sans prévenir. Et des courages à prendre des décisions complexes. En quête de bonheur.
C’est quand le bonheur ?
Envie d'en lire davantage sur les rencontres du "bon moment" ? Lisez donc La vie ne tient qu'à un fil

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