"Perdre, mais
perdre vraiment, pour laisser place à la trouvaille." Guillaume Apollinaire
Il est des pertes qui ne laissent place à rien.
Il est des journées plus difficiles que d’autres.
Ces jours anniversaires où le décompte n’est pas pour la vie, mais pour son
contraire.
Ces jours où tout est tourné vers le passé et les souvenirs.
Et l’on se souvient, justement, à l’image de ce que l’on faisait lorsque
les tours jumelles se sont effondrées, de ce que l’on faisait lorsqu’on a
appris une triste nouvelle.
On se souvient d’un réveil brutal. D’une sonnerie de téléphone. D’une doctoresse
qui nous parle. D’un « Mais qu’est
ce qui se passe ? », prononcé avec innocence mais fausse
naïveté puisque l’on a déjà bien compris, précisément, ce qu’il se passe. D’une
confusion qui masque le refus d’importer dans la réalité cette nouvelle encore
dissimulée.
Ces souvenirs qui ne font sens que pour nous.
Pourtant, l’histoire individuelle se mêle parfois à l’Histoire elle-même.
Avec le film Une journée particulière,
Ettore Scola croise le destin d’un homme à celui de l’Italie mussolinienne.
Pour voir un extrait, cliquez sur: Une journée particulière
C’est en réalité deux êtres qui vont se rencontrer dans un Rome désert
alors que toute la population assiste à la rencontre entre Hitler et Mussolini. Alors même que
l’on ne voit rien de la violence physique, puisque l’on suit la touchante rencontre
de ces deux individus, on ressent le drame de leurs deux vies solitaires et
dévastées par un régime d’une brutalité inouïe.
Parfois, la mémoire de notre drame individuel se mêle à celui d’une autre
échelle. Quant à savoir lequel nous fait le plus de mal …
…
On a tous une journée particulière
On a tous quelque chose en nous de 14 mars
...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire