“Le temps n'a qu'une réalité, celle de l'instant”
Bachelard, L’Intuition de l’instant
Difficile de s’y retrouver avec ces changements d’heure …
Très savoureux que ces quelques heures où nos horloges ne nous indiquent
pas la bonne heure. Nous sommes dans une temporalité toute particulière. Quand
le temps qui passe perd (presque) ses repères.
Un espace-temps disloqué, c’est bien le thème mis en bulles par Clarke dans la bande dessinée
Nocturnes sortie en janvier 2012, aux éditions Le Lombard.
Cette atypique bande dessinée importe dans ses bulles une grande thématique
théâtrale : l’interrogation et la justification de l’usage d’un espace, de
la conscience et consistance des personnages et du cadre confiné pour faire exister
une pièce.
On assiste d’ailleurs à une mise en abime toute théâtrale : les personnages
de la fiction prennent corps et se rebellent contre leur dessinateur qui, peu à
peu, les abandonne. Conscients qu’ils ne sont que des objets de papier, ils
assistent à la destruction progressive du décor auquel ils appartiennent et
dont ils dépendent.
Et tout cela sur fond de quête d’un père brigand qui, par sa mystérieuse disparition laisse sa
famille sans le sous et une maison sous hypothèque ...
Ainsi, cette réflexion, presque philosophique, nous fait pratiquement perdre la tête :
des personnages disparaissent parce que l’auteur virtuel les oublie, le décor
se désagrège …
C’est au contraire un rapport au temps tout autre que l’on retrouve dans le
film léger de Rémi Bezançon Le Premier
jour du reste de ta vie (2008). Le film retrace des heures
particulièrement primordiales pour chaque membre de cette famille apparemment
modèle. Une belle façon de vivre notre passage à l’heure d’été.
Et puis, le refus du temps qui passe c’est ausi la jolie chanson d’Aldebert,
avec son « Indélébile » (faux) hymne à la jeunesse.
…
Mais au fait, quelle heure est-il ?
…
"Le Premier jour du reste de ta vie", un film léger ! Alala, telle soeur...telle soeur ! Nicolas
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