« Ah ! Voici l’équilibriste
en habit noir. Il grimpe, à la force des poignets, jusqu’au sommet de la
coupole, jusqu’au trapèze vertigineux. Il pose un des pieds d’une chaise sur un
verre à boire qui craque, et il s’assied au-dessus du vide. »
Les plaisirs et les jeux (1922), Georges Duhamel
Il y a des moments où l’on retient son souffle. L’attente d’un résultat médical,
musical, ou professionnel.
On est alors dans un entre-deux. Et l’on ne peut rien faire. Les dés sont
jetés. Plus rien ne dépend de nous. Notre tour (chance ?) est passé.
Cette étrange temporalité où l’on ne peut pas dire que tout va bien. Mais
pas plus que tout va mal. Ce sas sans nom. Un intermède de l’indéterminé.
C’est aussi le fil rouge qui définit le magnifique film Walk the line qui
retrace la tumultueuse vie de Johnny Cash. Une vie comme sur un fil. Et
où tout semble si fragile. Entre ses indécisions amoureuses, ses addictions diverses
et son infaillible talent, Johnny Cash se révèle à travers son parcours passionnant et non
moins semé d’embuches.
A la différence de nombreux de ses contemporains (au premier rang desquels
Elvis Presley), Johnny Cash survivra à ses débuts chaotiques.
Comme un équilibriste.
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Je suis un équilibriste
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