mardi 27 novembre 2012

Des années entières



« Ce n’est pas la révolte elle-même qui est noble, mais ce qu’elle exige » Albert Camus, L’Homme révolté
Cette citation a déjà été à l'origine de l'article Cherchons Hortense.
Mais elle peut être abordée sous un autre angle: celui qui appréhende la révolte comme un état d'esprit supposant encore de l'espoir. La possibilité même d'une révolte présuppose, par l'énergie qu'elle nécessite, la persistance d'une ressource et d'une force profonde. 
Le stade du "à quoi bon" n'est pas encore atteint. 
La noblesse réside précisément dans cet interstice entre l'exigence et l'abandon. 
Un interstice ténu. 
Un équilibre à trouver entre les obstacles:

Un espoir à conserver des années entières:
Mano Solo, Des années entières

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Des années entières
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samedi 24 novembre 2012

Aie confiance


« Si vous avez confiance en vous-mêmes, vous inspirerez confiance aux autres » Goethe, Faust




La confiance est un concept général qui ne se limite pas à une interaction duale.


En économie, les prophéties auto-réalisatrices sont des exemples éclairants en la matière : le système boursier repose sur la confiance des uns à l’égard de la stabilité du système global. Ainsi, comme l’explique le sociologue Robert K. Merton, la moindre rumeur d’insolvabilité implique un risque de mouvement de panique à l’origine de potentiels retraits massifs, auxquels les banques ne peuvent pas survivre. Par ricochet, cette suite d’événements implique l’effondrement du système. La rumeur initiale est ainsi confirmée.


L’irrationalité de départ – la rumeur - a été validée par la rationalité des comportements – ne pas vouloir perdre et participer, de fait et collectivement à l’effondrement.


Le dilemme est bien là : soit on participe à l’effondrement collectif, soit on résiste et l’on participe à son propre effondrement.


On pourrait ainsi parler avec le journaliste Jean Birnbaum d’une « dramaturgie de la confiance » : accorder sa confiance c’est parier sur l’inconnu. C’est définir les conditions d’une trahison à venir.


Comme nous le montre Moogli, il y a comme une hypnose de la confiance.

Le livre de la jungle, Aie confiance




Aie confiance



mercredi 21 novembre 2012

Boule de neige

« Le temps est une surface, horizon. Tout entier vers ce qui va venir » Husserl, Les leçons sur la conscience intime du temps

Une rencontre fondatrice qui imprime notre façon de penser et d’appréhender les événements.
Dans Before Sunset, le film romantique dont il était question ici, Jesse et Céline se retrouvent alors que neuf années les séparent de leur rencontre initiale : celle d’une journée passée ensemble, alors qu’ils étaient tous deux en escale à Vienne.
Dans Before Sunrise, le spectateur découvre cette rencontre fondatrice. C’est à Vienne donc qu’ils passent une journée, à partager leurs ambitions, leurs rêves et leurs espérances.


Ce temps passé ensemble est tout entier tourner « vers ce qui va venir ». Comme par un effet boule de neige on comprend mieux la suite. Un éclairage par la source. Le passage des rêves aux illusions perdues. Une rencontre qui en entraine une autre, dans de nouvelles circonstances et un nouveau contexte. 


Un effet boule de neige que l’on retrouve dans les mots de cette poignante chanson des Wriggles :


  Les Wriggles, Papillon


Boule de neige




mardi 20 novembre 2012

Tout va bien Madame la Marquise !

[En cette période de choix politique complexe, voici une rediffusion du 19 avril dernier qui fait référence à cette épineuse question]

« Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre » Winston Churchill à Neville Chamberlain, 1938


Choisir entre la peste et le choléra, c’est bien connu, ce n’est pas très drôle. Mais version Churchill, il y a une dimension dramatique à la chose qui l’est encore moins. 

On est loin des choix improbables de Pierre Palmade qui nous demande : "tu préfères, à vie, avoir une tête de veau ou deux bras de neuf mètres ?"

Le genre de dilemme dont on souhaite volontiers être épargné.  

Le genre de décision que l’on est heureux de ne pas avoir à prendre.

On est reconnaissant, par exemple, de ne pas être né en 1917 à Leidenstadt.

 
 Jean-Jacques Goldman, Né en 17 à Leidenstadt

 

Et finalement on se dit que tout va très bien, tout va très bien ! 

 

Ventura, Tout va très bien

 


Tout va bien Madame la Marquise !


 

dimanche 18 novembre 2012

La vidéo du dimanche


« Dans leur pitié, pour notre race naturellement vouée à la peine, les dieux ont institué des haltes au milieu de nos travaux. C’est l’alternance des fêtes » Platon

 
Un joli clip entre fiction et réalité;
Parce que le dimanche est un entre-deux.
Nous sommes encore si loin de la semaine prochaine !

 Volo, Dimanche

dimanche 11 novembre 2012

la vidéo du dimanche


« Dans leur pitié, pour notre race naturellement vouée à la peine, les dieux ont institué des haltes au milieu de nos travaux. C’est l’alternance des fêtes »
Platon

Se démarquer de la masse. Vaste programme. Soyons tous clownesque, et nous serons la masse.
Joli clip d’animation proposé par Debout Sur le Zinc :


Ce clip participe en ce moment au concours PROTOCLIP. Vous pouvez voter ici.

dimanche 4 novembre 2012

La vidéo du dimanche



“Au jour vénérable du soleil que les habitants se reposent et que tous les ateliers soient fermés”
Décret de l’empereur Constantin (321)
Il y a toujours de l’émotion à revoir de vieux films …

Merci Johnny !


jeudi 1 novembre 2012

C’est celui qui dit …


« C’est peut-être l’enfance qui approche le plus de la « vraie vie » André Breton, Premier manifeste du surréalisme 

Quand on gagne, après dur labeur, le monde du travail, on finit parfois par se dire que la vie enfantine n’était pas si désagréable, après tout.

Dans Plus cool tu meurs, la bande dessinée d’Alex Robinson, on s’aperçoit que c’est d’ailleurs bien dans cette période que (presque) tout se joue.


La scénario est proche de celui de l’Effet Papillon,  film dont il était question dans l’Effet Mouche : Andy veut arrêter de fumer. Après de multiples tentatives, il se rend, sans aucune attente mais en désespoir de cause, à une séance d’hypnose. Entre mépris et appréhension à l’égard de cette méthode, il finit par s’y abandonner. Cet homme de 40 ans se retrouve alors dans la peau du jeune adolescent qu’il était, un lycéen de 15 ans. Vient l’heure des options et des effets papillons : que se passerait-t-il s’il s’offrait enfin la possibilité d’inviter la jolie Marie à la fameuse fête du cousin de Mat, lors de laquelle il a fumé pour la première fois ? 

De ces choix faits bien plus jeune découle, en guise de résultat, sa vie actuelle. Mais la retrouvera-t-il ?
Ce scenario original est accompagné par un ton décalé qu’introduit parfaitement la citation choisie en début de son ouvrage : « Aux solitaires, aux losers et aux parias. En espérant qu’un jour, vous leur montrerez de quoi vous êtes capables ».

Comme dirait Benoit Dorémus, avis à ceux qui ont la loose :




C’est celui qui dit ...